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Plus de 48 morts en Syrie pour le Vendredi de la Colère


Au moins 48 civils ont été tuées en Syrie lors des manifestations contre le régime du président syrien Bachar al-Assad.

"Vendredi de colère" en Syrie. Au moins 48 civils ont été tuées à travers le pays lors des manifestations contre le régime du président syrien Bachar al-Assad, la plupart à Deraa dans le sud du pays, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.
Dans la seule ville de Deraa, foyer de la contestation, au moins 35 personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées par des tirs des forces de l'ordre à l'entrée de la ville, selon des militants de droits de l'homme. A Homs, dans le centre, neuf personnes ont également été tuées par les forces de sécurité, selon un autre militant des droits de l'homme. Vendredi dernier, la répression avait fait plus de 80 morts.
Près d'un mois et demi après le lancement du mouvement de contestation contre le régime du président Bachar Al-Assad, des dizaines de milliers de Syriens sont descendus dans les rues pour revendiquer des libertés politiques et exprimer leur solidarité avec Deraa, berceau de la révolte situé dans le sud du pays.
Manifestations et funérailles sont quotidiennes en Syrie depuis le début de la crise politique.
Manifestations et funérailles sont quotidiennes en Syrie depuis le début de la crise politique.AP Photo/SANA

Les principales manifestations ont eu lieu à Damas, la capitale, à Homs, dans le centre, ainsi qu'à l'est de la Syrie et dans la ville côtière de Banias.


Quatre soldats syriens ont par ailleurs été tués et deux autres enlevés, vendredi, lors de l'assaut d'un poste militaire à Deraa, dans le sud du pays. L'armée a déclaré qu'il s'agissait de l'attaque d'un "groupe terroriste armé". A Homs, trois policiers, dont un officier, ont été tués par balle, a annoncé une source au ministère de l'intérieur, portant à 7 le bilan des morts parmi les forces de l'ordre.
Plus tôt dans la journée, un militant à Deraa, Abdallah Abazid, avait déclaré que quatre soldats avaient été "tués en défendant les habitants". "Nous sommes des gens pacifistes, à aucun moment nous n'avons porté les armes ni contre l'armée ni contre les services de sécurité", a affirmé M. Abazid.
A Damas, la capitale, les cortèges se sont formés malgré un fort déploiement de l'armée et des forces de l'ordre. Des véhicules de la garde républicaine syrienne équipés de mitrailleuses patrouillaient ce midi sur le boulevard circulaire autour de la ville, selon un journaliste de Reuters. A leur bord se trouvaient des militaires en tenue de combat.
Des manifestants à Deraa, épicentre de la contestation en Syrie, vendredi 28 avril.
Des manifestants à Deraa, épicentre de la contestation en Syrie, vendredi 28 avril.AFP/-


Ces manifestations sont une réponse à l'appel lancé sur Facebook par "les jeunes de la révolution syrienne" mais également, et pour la première fois, par les Frères musulmans. Cette organisation, interdite dans le pays, a encouragé les Syriens à manifester ce vendredi, jour de grande prière, en solidarité avec les habitants de la ville assiégée de Deraa.
Deux mille manifestants se sont rassemblés à Midane, un quartier de Damas. Plusieurs milliers d'habitants se sont rassemblés à Saqba, près de la capitale. A Homs, des milliers de personnes ont crié "à bas le régime !", d'après des vidéos filmées par des militants et diffusées pour la première fois en temps réel sur Internet.


Les autorités syriennes voient dans cette contestation sans précédent la main des islamistes, tandis que les Frères musulmans accusent le pouvoir de vouloir déclencher une guerre civile et de chercher à saper les appels lancés par la communauté internationale en faveur des libertés politiques et de la lutte contre la corruption. Ce groupe d'opposition a également accusé le régime de perpétrer un "génocide" et appelé le peuple à ne pas céder aux "tyrans", en référence à M. Assad.
A Banias, près de 10 000 personnes ont manifesté en scandant "Liberté ! solidarité avec Deraa !", selon des militants des droits de l'homme. Mardi, à Banias, un étudiant témoignait même à visage découvert sur YouTube, bravant la répression. "Ils nous accusent d'être salafistes et de vouloir fonder une république islamiste, tout cela est faux", dit-il sur la vidéo diffusée sur le site de France 24.
Dans la région à majorité kurde du nord de la Syrie, 15 000 personnes ont défilé sans incident à Qamichli et dans trois localités environnantes, selon des responsables kurde pour les droits de l'homme. Les autorités avaient cependant rappelé l'interdiction de manifester. 
D'après : LeMonde
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