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Halte au virus


Cette maladie virale qui atteint les yeux a fait son apparition dans plusieurs gouvernorats du nord, notamment dans les écoles. La pollution en serait la principale cause.

Le virus se propage dans les gouvernorats du Delta. Il a commencé par attaquer Daqahliya, y semant la panique. Des cas de contamination virale y sont apparus. La conjonctivite est une maladie contagieuse causant une rougeur dans le blanc de l’œil accompagnée de douleurs et de démangeaisons. Les premiers cas ont été découverts jeudi dans la ville de Matariya. Depuis, le virus ne cesse de se propager. Daqahliya compte à lui seul 1 370 cas, dont 862 écoliers.
La situation s’est aggravée avec l’apparition d’autres cas dans les gouvernorats voisins, notamment Damiette, où 36 cas ont été déclarés, et Port-Saïd, où on compte 92 cas. Selon les chiffres officiels annoncés dimanche par le ministère de la Santé, 2 206 cas de conjonctivite ont été recensés dans les villes du Delta et à Port-Saïd.
Malgré la propagation rapide du virus, le ministère de la Santé rassure les citoyens. La conjonctivite n’est pas une maladie dangereuse. « C’est une maladie légère, l’inflammation qu’elle cause n’a pas de complications aux yeux. Elle est guérie après quelques jours de repos. On prescrit certains antibiotiques seulement pour accélérer la guérison. Des mesures d’hygiène strictes sont recommandées car, comme tout virus, la contagion est facile », explique le porte-parole du ministre de la Santé, le Dr Abdel-Rahmane Chahine. Il s’attend à une augmentation des cas de contamination dans les jours à venir.
Expliquant les raisons de l’apparition mystérieuse de cette maladie en ce moment et dans ces endroits précis, Imane Nasreddine, ophtalmologue, identifie trois facteurs principaux, à savoir le changement de saisons, la mauvaise hygiène et la pollution. De son côté, le ministre de la Santé, Hatem Al-Gabali, a souligné, dans un rapport officiel soumis au premier ministre, que les fumées dégagées du brûlis de paille de riz, qui s’intensifient au mois d’octobre dans le Delta, sont la cause essentielle de la propagation de ce virus. Sur les 1,7 million de feddans qui produisent le riz en Egypte, 360 000 se trouvent à Daqahliya, ce qui explique son lot de contaminations. Les paysans ont l’habitude de libérer leurs terrains en brûlant la paille de riz afin de se préparer à la nouvelle saison. Le phénomène du « nuage noir », qui enveloppe le ciel du Caire pendant le mois d’octobre, persiste depuis plus de dix ans malgré les efforts du ministère de l’Environnement pour faire cesser cette pratique. « Un état d’alerte est déclaré dans les gouvernorats touchés. Des équipes médicales ont été dépêchées dans les écoles et les dispensaires des municipalités », affirme Ayman Ragab, secrétaire adjoint du ministère de la Santé à Daqahliya, tout en assurant que le traitement est gratuit pour tous les patients. La densité très élevée des classes dans les écoles a certainement contribué à la propagation rapide du virus. Le ministre de l’Education, Ahmad Zaki Badr, a décidé d’accorder aux élèves atteints de cette inflammation des congés obligatoires de 10 jours. « Cela ne nécessite ni la suspension des cours, ni la fermeture des classes ou des écoles », souligne-t-il, en insistant sur l’importance de désinfecter les écoles pour prévenir la propagation de la maladie. Le ministre a dépêché des commissions d’inspection dans les écoles pour s’assurer du respect des règles d’hygiène. Des brochures seront également distribuées dans les écoles pour sensibiliser les élèves sur les symptômes de la maladie, son traitement et les moyens de prévention. Cette maladie est apparue au cours des trois derniers mois dans certains pays d’Afrique et d’Asie comme l’Ouganda, le Soudan et la Turquie.
Héba Nasreddine
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