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Tennis. Ancien entraîneur de la légende de tennis Steffi Graf, le Suisse Heinz Guenthardt a effectué un stage de formation pour les joueurs et les entraîneurs égyptiens en deux semaines. Entretien.

« L’Egypte pourra réaliser de meilleurs résultats, notamment en Coupe Davis »

Al-ahram hebdo : Pourquoi venir en Egypte pour ces deux semaines ?

Heinz Guenthardt : Lorsque la Fédération égyptienne de tennis m’a contacté pour effectuer un stage de formation, j’ai vite accepté. Car d’une part, je voulais aider les joueurs égyptiens en leur offrant une nouvelle vision, et d’autre part, je voulais découvrir cette partie du monde inconnue pour moi.

— Quels sont les objectifs réalisés durant ce stage de formation ?

— J’ai rencontré un grand nombre de joueurs de différents âges et niveaux. Le premier objectif de ce stage est d’améliorer le niveau du tennis égyptien et de trouver une façon de changer les joueurs de l’état amateur à l’état professionnel. Donc, j’ai essayé de les initier à l’étape de professionnalisme, surtout que les talents ne manquent pas. Le problème réside dans l’absence de petites choses dans le système sportif égyptien.

— Quels sont les points faibles du tennis égyptien ?

— L’entraînement par exemple au club Guézira, comportant 40 joueurs, est effectué par un seul entraîneur. Donc, il est impossible d’arriver à un haut niveau. Cet état de fait forme un grand nombre de bons joueurs, mais ne produit pas de joueurs professionnels d’un niveau mondial. C’est la première chose que les Egyptiens doivent comprendre. Mais le problème le plus grave est le manque d’un bon système de travail.

— Selon vous, quelles sont les solutions pour améliorer le tennis égyptien ?

— Il faut aller étape par étape. L’Egypte possède de bons équipements, d’excellents courts de tennis, des gyms d’un très haut niveau et des entraîneurs compétents. Le plus important est que la base des pratiquants est très large avec de jeunes joueurs très talentueux. Il faudra créer un système propre à ces derniers.

De plus, il faut réaliser que l’Egypte n’est pas une île séparée du reste du monde ; les joueurs doivent avoir des contacts avec des athlètes internationaux et ce, afin de réaliser de meilleurs résultats. En restant en Egypte, ils jouent toujours avec les mêmes adversaires qu’ils connaissent par cœur. Ainsi le niveau des tennismen reste-t-il le même. Il faudra que les Egyptiens s’entraînent plus à l’étranger ou invitent des athlètes internationaux, afin d’échanger leurs expériences. Enfin, le plus important est de prendre une décision courageuse : choisir les meilleurs jeunes joueurs qui possèdent des talents pour leur offrir un statut de professionnels.

— Comment évaluez-vous le niveau des entraîneurs égyptiens ?

— Ils sont d’un bon niveau. Au club Guézira, j’ai travaillé avec Karim Zaher qui est jeune et possède des idées novatrices. Mais son problème est qu’il est responsable de 60 joueurs. Au cours de chaque entraînement, il y a environ 6 courts de tennis qui fonctionnent. Selon ce système, on ne peut faire qu’un exercice pratique général, sans travailler les détails. L’entraîneur ne peut pas connaître les besoins de ce joueur ou améliorer les erreurs de l’autre. Pour former des joueurs professionnels, l’entraîneur doit travailler individuellement avec chacun d’eux.

— Est-ce que le tennis est un sport qui exige beaucoup d’argent ?

— Bien sûr. Pour avoir un entraîneur pour 4 joueurs, cela demande de l’argent. Pour effectuer des stages de préparation à l’étranger, cela coûte cher. Même si le tennis n’est pas un sport coûteux sur le plan des équipements, il est coûteux vu ses exigences.

— Comment se passent les choses chez les grandes nations ?

— Dans les autres pays, les fédérations sont plus fortes que la Fédération égyptienne et ce sont elles qui programment le développement de la discipline. Elles forment de petits groupes de joueurs. Et à un certain moment, elles décident de choisir les plus talentueux et les meilleurs d’entre eux pour leur offrir un statut de professionnels. En France, par exemple, le nombre est de 20 joueurs. L’entraîneur aura la charge de 4 athlètes seulement. Le plus important est que dans le monde entier, il existe des écoles spécialisées en sport et en tennis particulièrement. J’ai constaté que les Egyptiens ont des difficultés pendant l’entraînement à cause du système scolaire qui ne donne pas la possibilité aux joueurs de s’entraîner par manque de temps libre.

— Quelle est la différence entre entraîner des amateurs et quelqu’un comme Steffi ?

— Relativement, c’est plus facile d’entraîner des amateurs. Si j’entraîne un débutant, je peux atteindre les 80 % en lui donnant des balles. Mais pour arriver au 100 % du niveau, cela devient de plus en plus difficile, car il faut travailler sur les petits détails avec de nombreuses répétitions afin d’améliorer le niveau.

— Quels sont les moments les plus précieux que vous avez vécus ?

— En tant qu’entraîneur, j’ai réalisé un record en remportant 12 titres de Grand Chelem avec Steffi. Mais le titre le plus important était celui de Roland Garros en 1999, contre Martina Hingis. Elle a renversé le cours du match et remporta la victoire en 3 sets dans une ambiance indescriptible.

— Comment évaluez-vous votre séjour en Egypte ?

— Je suis très heureux de ma visite. Le peuple est très chaleureux et accueillant. J’ai vu des joueurs d’un talent extraordinaire, surtout les jeunes âgés de 10 ans. Mais encore, l’équipe nationale comporte de bons joueurs tel Chérif Sabri qui est encore jeune. Je crois que cette équipe pourra réaliser des résultats meilleurs, notamment en Coupe Davis vu qu’elle est composée de joueurs combatifs, à condition de supprimer les petites lacunes dans le système.

Propos recueillis par Doaa Badr

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